Certains auraient pu
penser que la Table Ronde du 28 septembre à Houffalize se limiterait à des
propos de courtoisie en présence d'un public bienveillant. La bienveillance ne
faisait aucun doute, mais le niveau d'intelligence sur lequel se sont
immédiatement placés les échanges a certainement provoqué des remous qui
commencent à creuser dans l'intimité des consciences.
Arnaud nous a secoués
d'une manière à la fois humoristique et salutaire. " Et si vous, les
anciens, preniez la peine de monter sur ce podium à la place des jeunes, seriez-vous prêts à entendre les questions qu'ils brûlent eux aussi de
pouvoir vous poser?" nous asséna-t-il, provoquant un silence riche de
sens.
Mais Arnaud nous invite
à y réfléchir d'une manière qui demande un peu plus de subtilité. Et voici donc
ce qu'il ajoute à cette interpellation.
- Comment le mouvement "Poursuivre" peut-il créer des espaces de rencontre entre jeunes et anciens qui viseraient à questionner et échanger sur des sujets qui leur tiennent à coeur conjointement, sur des enjeux qu'ils ont identifiés ensemble et qu'ils estiment importants (jeunes et anciens). Du coup, l'interpellation du public est davantage liée à un processus qui serait à mettre en place, plutôt qu'à des questions précises qu'il faudrait formuler. La jeune génération croit très fort à la confrontation des points de vue et à la richesse d'un débat où les idées ont l'occasion de s'enrichir.
Pour un mouvement qui
se veut un espace de réflexion et d'idée, il est absolument indispensable de
permettre cette confrontation avec d'autres (jeunes, anciens, venus
d'ailleurs...) dans une perspective de transformation sociale. Car, les idées
seules ne peuvent vivre qu'à travers les actions et inversement.
S'il faut en venir aux
questions, celles-ci semblent s'imposer de prime abord.
- Comment les moins
jeunes envisagent-ils leur place/rôle dans la société actuelle (à coté des
jeunes, en soutien, avec...)? L'ancienneté sublimée consisterait-elle à quitter
l'avoir pour l'être, ou à étendre l'être jusqu'à l'être avec (NDLR)?
- Que peuvent apporter
les moins jeunes, selon eux, aux plus jeunes qui se mobilisent tant bien que
mal?
- Comment faire
mouvement ensemble et quelles sont, selon nos anciens, les actions à mener pour
rendre celles-ci plus égalitaires?
- Et cette question
plus intime, capable de réunir des fragilités mieux assumées: "De quoi doutez-vous et qu'est-ce qui vous
anime, aujourd'hui, pour aller de l'avant?"
Et Arnaud a la modestie
d'ajouter: "C'est à chaud, ce soir,
et peut-être que mes questions auraient été différentes il y a une semaine. Ce
ne sont pas des certitudes et pour moi, ce qui compte, c'est de voir la façon
dont on peut avancer à partir des préoccupations de chacun".
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