Ce sont eux
qui le disent : leur vocation, c'est en partie un antidote contre la morosité
de la société.
Certes, ils
sont partie prenante de cette société, dont ils appliquent les règles et qu'ils
font parfois bouger comme des rouages organiquement reliés aux autres. De fait,
chez les chercheurs, on traverse de longs moments d'ascèse, on se heurte au
pouvoir de l'argent, on lutte contre l'establishment et on n'est même pas à
l'abri des dogmes normatifs. Et pourtant, c'est chez eux - comme aussi dans les
métiers artistiques - qu'on est le plus susceptible de rencontrer les joies les
plus pures. Le statut et la carrière du chercheur reste un problème récurrent,
comme il l'est aussi chez l'artiste, mais les pesanteurs structurelles des
institutions compétentes n'ont pas (n'auront jamais) le pouvoir d'entamer les
enthousiasmes subits et incommunicables que connaissent les chercheurs
confrontés à l'essentiel de leur tâche. Etrangement, c'est peut être chez les
mystiques que l'on trouvera les meilleures descriptions du jaillissement de ces
joies intimes.
"La
joie n'est ni purement en moi-même, ni simplement liée aux circonstances. Elle
est une rencontre avec ce qu'il y a de plus vrai dans le réel, un rendez-vous
avec le coeur battant du monde" (Martin Steffens). Vous connaissez un
chercheur? Demandez-lui ... Son antidote à la morosité se trouve là où vous
aurez peu de chance d'aller, mais lui ou elle y va, il connaît, et il pratique.
La différence avec l'artiste, c'est que son public avec lequel partager sa joie
est souvent plus restreint. Il se limite à l'obscure communauté de ses pairs.
Allez, vous
les jeunes volontaires de notre Table Ronde : laissez percer un peu de votre
joie, osez porter aux yeux de votre public les éclairs de vos instants
cathartiques. Vous le savez et vous le dites ici : la vie et l'univers que vous
explorez valent bien plus, oui bien plus, que les images qu'en peut donner
notre société trop formatée.
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